Les projets de Baro d’Evel naissent toujours d’un élan vers l’improbable aux frontières entre l’intime et l’exploit.
Les langages de Baro d’Evel sont le mouvement, l’acrobatie, les portés ; par l’engagement du corps et l’entraînement quotidien, naissent les pistes de recherche. C’est aussi la matière, l’objet, abordé par la manipulation, le détournement, portant toujours le regard vers la simplicité plutôt que vers l’ostentatoire. Le point de départ des spectacles est souvent un parti pris scénographique fort, une interrogation sur la place du spectateur dans l’espace. Le rythme, la voix, le son, ont une place majeure dans le travail d’écriture, afin de placer la musicalité au cœur de l’action et de créer un rapport direct et sensitif.
Lors des créations il s’agit de laisser ressurgir les imperfections du corps en action, ses bouillonnements intérieurs, ses fragiles démesures. Il s’agit aussi d’incarner des êtres qui s’improvisent, qui s’adaptent, des êtres instinctivement simples et profondément surprenants, en évoquant des rôles, des états, plus que des personnages. Baro d’evel aime chercher dans les oppositions, les interstices, les entre deux, les passages, ces endroits de transformation, là où l’on devient autre, là où l’absurde nous soulage du sens. Parce que ce sont ces paradoxes, ces frottements qui mettent en danger, et ouvrent des portes. Et puis il y a la présence de l’animal, les chevaux font partie de la vie et du travail de la compagnie, cette démarche pousse plus loin les questionnements sur l’animalité, l’identité, le cheval réveille l’instinct, le sens de l’improvisation, il pousse les artistes comme les spectateurs dans un « ici et maintenant ».